Cet album documentaire est un recueil formidable pour s’intéresser aux oiseaux qui nous entourent.
Graphiquement, le travail est très intéressant. En effet, les illustrations jouent sur les aplats de couleurs et les formes épurées. Elles sont à la fois simples et précises pour permettre de reconnaître facilement les espèces représentées. Chaque double-page se consacre à une espèce avec la page de droite laissant apparaître deux spécimens : le mâle et la femelle. Certaines espèces présentent de légères différences qu’on peut essayer de deviner (et qui sont décrites en fin d’album). D’autres n’en présentent pas. Il y a aussi des espèces où les différences mâle/femelle sont flagrantes : c’est le cas pour le canard colvert et le merle.
Sous chaque portrait, un texte rédigé à la première personne donne la parole à l’oiseau. Voici un extrait pour la mouette rieuse : Je suis un oiseau de la ville
"Moi, je porte ma cagoule l'été. Non pas que j'aie froid ou que je prépare un cambriolage - quoique l'on pourrait s'interroger, car j'ai une fâcheuse tendance à piller la nourriture jusque dans les assiettes - mais ce capuchon brun sombre, c'est mon habit nuptial. Lorsque la période de reproduction s'achève, mon plumage change et j'arbore alors sur la tête uniquement quelques taches couleur chocolat : une devant chaque œil et les autres au niveau des oreilles."
Ces textes sont documentaires et apportent des anecdotes amusantes. Par contre, ils sont compliqués pour le cycle 1. Mais ils sont parfaits pour l’élémentaire.
L’album se démarque par son approche sonore. Les pages de gauche sont comme des « partitions musicales » qui permettent de lire le chant des oiseaux. En début d’album, on trouve les explications pour déchiffrer ces symboles (la « clé des chants »). Le timbre des chants, par exemple, se distingue grâce à la police d’écriture utilisée (il va varier selon que les caractères sont en italique ou en gras, en majuscules ou en minuscules).
La bonne idée de l’éditeur, c’est de lier cet album a une ressource en ligne pour écouter le chant des oiseaux (en partenariat avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux LPO). Ce mini-site complémentaire est accessible depuis un QR-code imprimé sur la quatrième de couverture.
Les auteurs ne pouvaient pas répertorier, bien sûr, tous les oiseaux de nos villes. Ils ont dû faire des choix pour sélectionner les oiseaux les plus communs. Voici la liste des 34 oiseaux retenus :
- dans les rues : la mésange charbonnière, la pie bavarde, l’étourneau sansonnet, l’accenteur mouchet, le pigeon biset, le moineau domestique, le merle noir, le martinet noir, le geai des chênes, le pigeon ramier, le faucon crécerelle et la corneille noire.
- dans les parcs et jardins : le rougequeue noir, la perruche à collier, le grimpereau des jardins, le roitelet triple bandeau, la chouette hulotte, le pouillot véloce, le chardonneret élégant, le troglodyte mignon, le rouge-gorge familier, la sittelle torchepot, la fauvette à tête noire et le pivert.
- sur les plans d’eau : le canard colvert, la bergeronnette grise, la gallinule poule d’eau, le héron cendré, le cygne tuberculé, le grèbe huppé, la bernache nonnette, le martin-pêcheur, la mouette rieuse et le canard mandarin.
L’index en fin d’ouvrage précise pour chaque espèce si elle est sédentaire ou migratrice, ainsi que le régime alimentaire et la taille des individus.
Il y a trois double-pages bonus à découvrir dans l’album, sous forme de petits jeux d’observation :
– « Mais à qui sont ces plumes ? »
– « Mais à qui sont ces œufs ? »
– « Mais qui est le plus petit ? »
Cet album a de quoi plaire pour tous les cycles. En maternelle, on l’apprécie pour les illustrations et les chants des oiseaux.
Référence de l’Album sur Amazon :
« Je suis un oiseau de la ville » est un album écrit par Delphine Jabœuf. Il a été illustré pendant le confinement en 2020 par Acmé Paris (Caroline Aufort & Élodie Mandray). L’album a été relu et vérifié par deux ornithologues. Ce titre est paru en 2021 aux éditions Hélium. |