Cet album est une pépite qui revisite le conte de Boucles d’Or de façon assez déconcertante de prime abord.
Ce qui saute (aux yeux et) aux oreilles, c’est le texte très particulier d’Elsa Valentin. L’auteure a choisi un langage insolite mixant des mots inventés, des mots étrangers (anglais, espagnol, italien…), des mots familiers, des mots-valises. Elle joue avec les sonorités et force est de constater que le résultat est loin d’être du charabia !
Les GS comprennent le récit sans aucune difficulté et se font un plaisir d’expliquer les mots qui n’existent pas dans notre français classique.
Voici le début de l’histoire pour se rendre compte des libertés langagières prises dans l’album :
Pour les trois bols des ours, il y a le giganbig de Grantours, le medio de Mediours et le pikinote de Chtitours !
Ce titre est une excellente occasion de monter un projet « traduction/réécriture du texte ».
Il permet aussi de faire de petits exercices phonologiques (en cherchant les phonèmes manquants/modifiés/ajoutés de certains mots du texte par rapport aux mots de référence ; comme pour patastrophe, scargot, champinons… ).
Le texte est drôle et pétillant… Et les illustrations de Ilya Green sont dans le même dynamisme, jouant sur des palettes de couleurs vives. Lorsque vient la nuit, la forêt prend des tons violet ravissants.
Et pas de boucles d’or à l’horizon, Ilya Green a choisi de se démarquer en illustrant la petite fille à l’air espiègle avec des cheveux noir de jais.
(prix fixé par l’éditeur : 15€)
« Bou et les 3 zours » d’Elsa Valentin et Ilya Green est paru en 2008 à l’atelier du poisson soluble.