Cet album permet d’aborder les couleurs primaires, mais aussi leur mélange (au sens premier, pour le résultat obtenu en patouillant deux teintes de peinture, mais aussi au sens large, pour parler de mixité culturelle avec un regard tolérant).
« Au début, il y avait trois couleurs… »
Elles cohabitaient dans une même ville. Chaque couleur avait ses caractéristiques.
Sauf que les Rouges qui aiment se faire entendre s’auto-proclament un jour les meilleures et les plus fortes… Le conflit est bien là, alimenté par les Jaunes qui ripostent (les Bleues ne prennent pas parti et se taisent). Ce qui conduit les couleurs à scinder leur ville en quartiers (Montrouge, Cité Bleue et Bourg Jaune ^^).
Et puis, une boule bleue et une boule jaune se rencontrent. Elles deviennent inséparables. Elles se font rejeter par les trois groupes de couleurs, mais peu importe, elles se marient ! Le fruit de leur union est appelé Verte. (Ce passage rappelle un peu « Petit-Bleu et Petit-Jaune » de Leo Lionni)
Tout le monde est conquis par l’adorable Verte (après le rejet initial, c’est donc l’acceptation qui l’emporte ❤). D’autres mélanges colorés s’ensuivent. La ville abandonne ses vieux quartiers et devient cosmopolite. « La nouvelle cité était toute bigarrée. Tout n’y était pas parfaitement ordonné mais partout l’harmonie régnait. »
Cet album est sympa au niveau graphique. Les décors sont en noir et blanc. Seuls les personnages amènent des touches de couleur. L’histoire permet d’aborder avec simplicité la mixité sociale.
J’émets cependant des mini-réserves concernant les choix de traduction (l’album original est paru chez Henry Holt & Cie sous le titre « Mixed : a colorful story »). Couleur est un nom féminin… mais le choix de la féminisation des personnages dans tout le texte sans préciser à chaque fois qu’on parle des couleurs, cela me chiffonne. Exemples de phrases de l’album : « Vive les Rouges ! C’est nous les meilleures ! », « Impartiales, les Bleues s’abstinrent de tout commentaire. », « Jaune et Bleue s’aimaient tant qu’elles décidèrent de se marier ! ». (ce problème de genre ne se pose pas dans l’ouvrage anglais ^^) J’aurais préféré qu’il soit question de « pastilles », « boules », « perles », … ; bref, que l’emploi du féminin soit justifié clairement. Ce n’est pas bien grave pour le niveau maternelle lorsqu’on raconte l’histoire, mais cela peut être un frein pour utiliser l’album en cycle 2.
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(prix d’achat fixé par l’éditeur : 12,95€)