Narramus est un outil pour « apprendre à comprendre et à raconter » développé par Sylvie Cèbe, Isabelle Roux-Baron et Roland Goigoux.
Chaque titre de la collection (éditée chez Retz, le premier titre est paru en 2017) est un dispositif clé en main qui se base sur un album de la littérature jeunesse, destiné à un niveau de classe en particulier. Il y a déjà trois scénarios pédagogiques disponibles, bientôt cinq… A chaque fois, on retrouve un guide complet, l’album (petit format et couverture souple), ainsi que le précieux cd-rom qui permet de rendre les séances interactives et qui contient tous les supports nécessaires pour la mise en œuvre dans sa classe. (c’est le seul petit hic : on ne peut pas encore compter sur un vidéo-projecteur dans toutes les classes de maternelle, mais il serait difficile de se passer des supports audiovisuels pour mener à bien les activités proposées)
L’outil Narramus reprend la même démarche pour chaque album étudié. Chaque scénario pédagogique est construit de façon spécifique à partir d’un album mais avec les mêmes règles de jeu pour les élèves. Il se découpe en une dizaine de modules (qui peuvent être scindés en plusieurs séances, à l’appréciation de l’enseignant(e)) qu’il est préconisé de répartir sur quatre semaines. Les activités, ritualisées, reviennent dans chaque module : le rappel des apprentissages antérieurs, la découverte du vocabulaire nouveau, la lecture de la suite de l’histoire par l’enseignant(e), la théâtralisation avec des masques… L’objectif du dernier module pour l’élève est de raconter toute l’histoire, avec les autres, en petits groupes, puis seul(e) à la maison pour un moment de partage avec sa famille.
Dans chaque titre Narramus, les mêmes pictogrammes sont utilisés afin que l’élève sache ce qu’il doit faire :
Il ne s’agit pas dans mon article de paraphraser les fondements théoriques des auteurs. Si vous souhaitez en savoir davantage à ce propos, je vous invite à regarder la très intéressante conférence donnée par Sylvie Cèbe et Isabelle Roux-Baron (3h de vidéo à visionner en accès libre sur le site de l’Institut Français de l’Education).
Mais voici tout de même mon p’tit résumé pour vous faire une idée de comment les compétences langagières visées par Narramus sont travaillées :
Les élèves sont invités à se représenter mentalement ce que l’enseignant(e) lit, en fabriquant « un dessin animé » dans leur tête. La présentation du texte et des illustrations sont donc toujours dissociées afin d’inciter les enfants à traiter l’écrit écouté.
L’histoire est dévoilée progressivement, épisode par épisode, pour maintenir les élèves en situation d’attente et leur faire construire la continuité narrative. Chaque épisode est lu puis raconté (deux activités bien distinctes qui permettent aux élèves de prendre conscience d’une langue écrite et d’une langue orale).
Les élèves rappellent eux-mêmes les épisodes précédents de l’histoire. Cependant, avec Narramus, l’activité de raconter n’est pas collective. Un(e) seul(e) élève prend la parole (les autres élèves écoutent de façon active pour compléter ou corriger leur camarade quand il a terminé). Cette méthode permet de renforcer l’écoute et l’intention de mémoriser chez les élèves, puisque leur objectif est de pouvoir raconter tout seul.
L’enseignant(e) prépare du matériel spécifique : une maquette, des figurines, un masque par personnage… de manière à ce que les élèves puissent s’entraîner concrètement à raconter l’histoire.
Pour combler l’écart de compétence lexicale entre les élèves, tous les mots nouveaux sont explicitement définis avant la découverte d’un nouvel épisode de l’histoire, à l’aide de supports visuels. Un temps est prévu pour « mettre en mémoire » ces nouveaux mots « dans une boîte ». Le vocabulaire enseigné est révisé. L’activité de révision, ritualisée, peut paraître ennuyeuse… surtout pour les enseignants, car les enfants semblent apprécier (les enseignants qui ont participé à la conception de l’outil notent le plaisir de leurs élèves à se sentir compétents).
Petit défi reposant sur vos « compétences inférentielles » : saurez-vous retrouver le titre de l’imagier ci-dessous à droite ?!? (réponse en cliquant sur l’image 😀)
Savoir décoder l’implicite… c’est parfois difficile pour nous… et encore plus pour les enfants. Il s’agit d’apprendre aux élèves à aller au-delà des informations littérales d’un album afin de le comprendre en profondeur, en décryptant les éléments qui ne sont pas écrits ou illustrés mais qui ont leur importance dans la compréhension fine. Les scénarios Narramus mettent l’accent sur les états mentaux des personnages. Les élèves sont amenés à s’interroger sur les ressentis de chaque personnage, d’imaginer ce qu’ils pensent, de se mettre à leur place…
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Cet article est une présentation générale de la démarche Narramus. Je n’ai pas encore eu l’occasion de la pratiquer en classe mais j’ai hâte de la tester et ne manquerai pas de vous faire un retour sur un titre en particulier lorsque l’occasion se présentera… 😉
(prix d’achat fixé par l’éditeur : 25,90€ par titre)
Merci pour cet exposé clair de la méthode.
❤
Merci pour ce partage