Cet album permet d’aborder le sujet de la guerre en maternelle, avec délicatesse, par le biais d’une histoire d’amitié. L’auteur, Praline Gay-Para, est originaire du Liban, un pays qu’elle a quitté en 1975, à 19 ans.
Cela n’est pas précisé dans l’album mais on peut donc supposer que nous sommes à Beyrouth, pendant la guerre civile libanaise. Noun habite dans un grand immeuble bien vide. Lorsque la dame du 5ème étage part à son tour, elle abandonne son chien Boby.
Boby court après la voiture de sa maîtresse. Et Noun court derrière Boby. On découvre alors la ville démolie, les « murs blessés » (expression empruntée à l’auteur ^^), les gravats, les barbelés. Le texte est court, mais une ambiance singulière se dégage de l’album, à la fois pesante et sereine. Les illustrations participent à cette impression.
Les vestiges de la ville sont représentés par des tons neutres et une texture granuleuse. Les êtres vivants qui évoluent dans ce décor figé sont dessinés avec des aplats blancs, des touches de noir et de rouge sang. Le contraste créé par l’illustratrice est intéressant.
Noun a les joues roses, il est plein de vie. C’est le seul humain de l’album et pourtant, le garçon ne semble pas ressentir de solitude, il est animé par sa quête de retrouver Boby. Il rencontre différents animaux en chemin, à qui il vient en aide.
Même si l’album se termine par les retrouvailles joyeuses de Noun et Boby, la fin de l’album est plutôt ouverte de mon point de vue. En effet, il y a un « grognement sourd », et pour retrouver Boby, Noun descend dans une immense pièce sombre. Cette pièce s’ouvre sur un jardin lumineux et verdoyant, improbable dans le contexte de la guerre…
Un très bel album pour les MS/GS sur les villes détruites par la guerre, et sur l’affection enfant/animal.
Référence de l’Album sur Amazon :
« Noun et Boby » est un album écrit par Praline Gay-Para, illustré par Lauranne Quentric |