Ce livre paru en 2015 chez Grip Editions est le fruit d’une longue réflexion sur ce que pourrait être la Maternelle de demain.
Les propositions de son auteur, Catherine Huby , se basent sur la Maternelle d’hier (Kergomard, Montessori, Freinet) et sur son expérience personnelle en tant qu’enseignante. Après 40 années à enseigner auprès des enfants, son aventure se poursuit avec un projet différent : celui de transmettre et partager avec les professeurs des écoles. Catherine a rédigé plusieurs livres et enrichit également la toile avec son blog : Double Casquette.
Sophie Borgnet (qui tient le blog Chez Phi) a participé en agrémentant l’ouvrage de ses illustrations.
Cette lecture est très inspirante. Je ne partage pas toutes les idées présentées, mais une bonne partie, suffisamment en tout cas pour me donner envie d’en faire la promotion ! 😉
Primarisation de l’Ecole Maternelle – Illustration de Sophie Borgnet
Catherine cite un extrait du Journal Officiel de 1882 que j’aime relire car il fait écho à ce que je ressens. Je me permets de vous le citer à mon tour :
Catherine soulève avec beaucoup de justesse les problèmes actuels de notre Ecole Maternelle. Parmi eux, il y en a que nous subissons dans notre position de Professeur des Ecoles : il s’agit de l’effectif surchargé des classes et des comptes à rendre concernant les évaluations les réussites des élèves.
Mis à part ces deux gros soucis pour lesquels nous restons malheureusement impuissants, tout un tas d’autres pratiques sont pointées du doigt et poussent à la réflexion, parce qu’il y est question de choix pédagogiques. Il nous incombe de les faire évoluer, à notre échelle, nous avons le pouvoir de les changer !
Je vous soumets une de ces pratiques répandues à bannir selon Catherine Huby. Il s’agit du choix d’explorer un thème précis sur une année scolaire complète. J’ai toujours trouvé cette idée saugrenue pour des enfants en maternelle, même lorsque le thème choisi est assez général (un tour du monde d’une année ? ce qui représenterait un sixième, un cinquième voire un quart du temps d’existence des élèves ?!?). En face des collègues remplis de bonnes intentions, qui ont tellement l’impression de bien faire avec leur projet ficelé sur l’année, et qui se trouvent dans une certaine « norme », ce n’est pas évident de défendre une approche qui peut être perçue comme du-prévu-à-l’arrache. Donc merci Catherine, ça m’a conforté de lire que papillonner d’un thème à l’autre, au fil des saisons et en s’adaptant à ses élèves, c’est un choix pédagogique qui se défend.
De nombreuses pistes concrètes sont données « pour une Maternelle du XXIe siècle », dans tous les domaines : l’aménagement des locaux, le rôle de l’ATSEM, l’importance de la sieste, les activités motrices, les leçons d’observation, les séances quotidiennes de dessin libre avec les dictées à l’adulte, l’enseignement du chant, …
Petit extrait du chapitre « de la patouille à l’expression plastique » ❤ : « En cours d’année, nous proposons d’autres formats de feuille de papier (ronde, triangulaire, carrée, en étoile, …), d’autres matériaux (peintures au doigt, acryliques, gonflantes, encres miscibles ou non miscibles, …), des couleurs précises (une seule pour travailler le décor, des gammes allant du très clair au très foncé, deux couleurs complémentaires, …). Nous lançons des déchiquetages puis découpages et pliages plus précis (surtout pour les enfants de quatre ans et plus). Nous apportons des volumes à coller (formes de bois, petits emballages, cotillons, …) ainsi que d’autres matériaux à modeler (pâte à sel, pâte à modeler, pâtes auto-durcissantes, papier journal, aluminium, …). Nous enrichissons la panoplie de tissus, feutrine et fils, à couper et coller dans un premier temps. Nous apprenons enfin à nos élèves à les nouer, les torsader, les enfiler, les tisser, les tresser et ils s’exercent même à coudre en toute fin de parcours. »
Dans l’Ecole Maternelle de Catherine Huby, on trouve des classes multi-âges :
Il y a des passages « immersifs », où le lecteur est plongé dans cette Ecole bienveillante telle que Catherine Huby la conçoit (par exemple, Catherine nous raconte tout le déroulement d’une journée d’automne dans sa Classe des Petits, et l’ambiance y est très bien dépeinte).
Il appartient à chaque enseignant de cheminer avec ses moyens, et de mener sa classe vers Son Idéal. « Pour une Maternelle du XXIe siècle » est un bon outil pour avancer et, qui sait, trouver Sa Voie…
Pour en savoir davantage, cliquez ici pour consulter cet article de Catherine Huby.
Merci du fond du cœur pour ce très bel article ! L’important, ce ne sont pas les différences individuelles, mais les convergences. Plus nous serons nombreux à considérer l’école maternelle comme le creuset commun, celui qui égalise au lieu d’en éloigner certains en se fixant des objectifs qu’ils ne peuvent pas atteindre.
Merci Catherine ! Je suis ravie de partager sur la toile ma découverte de « Pour une Maternelle du XXIe siècle », j’espère inciter des collègues à se procurer le livre 😉